ou comment écrire un texte vagabond
souvent, intéressé par une entrevue, un entretien, une conférence sur vidéo et parce que juste regarder le, la, les interlocuteur’ zé interlocutrices m’ennuie (problème réglé s’il s’agit d’une retransmission audio, doublement si au lieu j’écoute de la music), souvent donc, presque toujours même, je fais une recherche de fotos, c’est mon dada, je suis dadaïste, surréaliste et surtout perpendiculaire, des fotos de femmes, c’est sûr, en nuances d’atours, mais pas que, des fotos de l’espace aussi, du système solaire au fond diffus cosmologic en passant par les galaxies,
mon oeil est à la femme
ce que ma tête est aux étoiles
quoique la femme je ne la veux plus qu’en passant vu que depuis je ne suis moi-même que de passage dans la Galaxie,
(depuis quand? demande l’un, depuis l’âge, répond l’autre, de toute façon je n’ai aimé d’amour qu’une femme, l’ange, toutes les autres je n’en ai été qu’épris, parfois follement comme Manon Duval)
avec toi, Manon Duval, suave parfum
ton jeancoat ouvert, ton ventre nerveux
nous traversions la passerelle ensoleillée de l’ UQTR
une lumière mauve et rose enflammait tes joues fougères
tes totons kakis tiltaient com des atlas
tu m’expliquais l’implausibilité de l’amour interdit
et tu jouissais telle une âme embrasée
en haletant sans pudeur sur Noam Chomsky
fissures : l’amour, ouh ah!
That’s allright, I still got my guitar
Jimi Hendix, Red House
c’est okay. j’ai toujours mes mots
et le pavé est à mes jambes ce qu’une migraine est au ciboulot, pas le mien de ciboulot, c’est juste une manière de dire, j’ai rarement mal à la tête et quand j’ai mal à tête, fuck dat! awoèye les tylénols, toé,
ainsi je ramasse, rapaille, raboute un arc-en-ciel de tout et de rien (comme je ramasse, rapaille, raboute des mots pour en faire des poèmes à l’envers), la recherche soumise aux aléas de la lune et des marées, de la géographie et des plaques tectonics, femmes et espace, certes, music aussi (format flac si possible), bd (ils sont fous, ces Occidentaux!), livres numérics (ma vue amochée rend difficile la lecture du livre papier), articles, documentaires, reportages (l’info intègre, ça se trouve), films, séries télé, séries web, clips & clips & clips et que sais-je encor…
mais passons aux choses sérieuses, lesquelles? vu que tout est nécessaire, que rien n’est important et vice-versa? par exemple: pourquoi ce titre, nsfw, not safe for work? avais-je l’intention de pondre du libidineux? non, faut dire que parfois je fanstame à telle allure que mes mots en rougissent de pudeur, non, je voyage plus allègrement dans l’espace-temps que vers le corps complice, ça doit être l’âge comme disait l’autre tantôt,
Voie Lactée, Andromède, Laniakea
amantes infidèles, amoureuses volages
plus près de mon coeur que bien des femmes
alors pourquoi ce titre? sais pas, parce que, no ruîzonne, en fait je me suis dit, tiens, j’ai un titre, nsfw, bien, bon, et la question se pose: qu’écrire sous ce titre? ai-je même le début d’une idée sur ce que je vais écrire? non, alors écrivons, quoi? mais des mots, pardi! les mots peuvent tout dire sans rien dire, ainsi:
il était une fois un vieil homme qui ramassait le monde, jour et nuit, kilomètre après kilomètre, n’observant que de brèves pauses, il ramassait le monde, une plage, une rue, une maison, un quidam, une machine, de la music, un fleuve, un arbre, une femme, il ramassait tout ce qui lui tombait sous la main, étirant le bras il ramassait le ciel, des nuages, la lune, des étoiles, et il fourrait tout ça dans un sac en bandoulière holoformé, il n’aimait pas les sacs à dos, quand on lui demandait pourquoi il ramassait le monde et si ça ne devenait pas pesant à la longue dans son sac il répondait parce que et non,
on l’a retrouvé mort au pied d’une montagne qu’il s’apprêtait sans doute à ramasser, on a ouvert son sac et le monde s’est remis en place comme un calque sur lui-même,
fin
non, y a pas de morale à cette petite histoire, pas de métafore, pas d’enseignement, elle ne rime à rien sinon à raconter qu’un vieil homme ramassait le monde, ou une vieille femme, c’est pareil, ou une jeune personne, mais une jeune personne ramasse surtout des ajouts alors qu’une vieille personne ramasse des souvenirs,
tiens, je fais honneur à mon titre en remontant dans le temps avec un vidéoclip de 1987 sur lequel j’étais tombé par hasard (c’est ce qu’on dit, par hasard, ou azar, quand on a lancé les dés, battu les cartes ou misé sur la roulette) et qui, ai-je appris en faisant une petite recherche, avait été censuré rapport au bikini olé olé dans la piscine, c’était trop pour les branleux zé branleuz de la morale d’alors, aujourd’hui, ben, c’est rien,
Sabrina Salerno, Boys (Summertime Love)
(note 8 août 2023: ah ben tabarnac! ça choque encore; on régresse, on régresse)
(allez, filles et garçons et intermédiaires, amusez-vous pendant qu’il en est encor temps, notre fiction sociale est en chute libre)
(ah! et puis faites donc ce que vous voulez, vous êtes déjà esclaves des puissants et bientôt vous serez toustes virtualisé.e.s ou vous serez mort.e.s – l’un valant l’otre)
c’est rien, ce vidéoclip, d’abord sous l’angle de la morale, ça choque moins qu’avant, surtout qu’aux jours d’aujourd’hui y a des parades de tounus dans les rues de nos grandes villes, quand on pense que montrer son zizi en public était naguère jugé acte illicite, c’est rien ensuite parce que la vidéo elle-même est nulle, si le olé olé est ben l’ fun, et que la chanson est nulle itou, si après tout ben rythmée,
okay, je fais cas de mon titre pour de vrai avec une vidéo pas nulle pantoute, drôlatic à sa façon, certainement utile, à rebrousse-poil de la pensée unic, pensée magic s’il en fut, pensée nsfw,
« Et surtout ne pensez pas trop fort… chut… y a des gens qui dorment. »
Amélie Paul, Les nouvelles de la vérité brutale 20
(…) there have been a lot of people gnashing their teeth about the Dangers of A.I. Most of these folks have been enthusiastically feeding all of their personal data to tech companies for the last twenty years, and don’t see the relationship between the two things, but nevermind that.
Malik Diamond, Artificial Intelligence and the Curse of the Machine Gods, CounterPunch
(…) de nombreuses personnes ont grincé des dents sur les dangers de l’intelligence artificielle. La plupart d’entre elles ont transmis avec enthousiasme toutes leurs données personnelles aux entreprises technologiques au cours des vingt dernières années et ne voient pas le rapport entre ces deux choses, mais peu importe.
(trad. DeepL)