qu’est-ce que j’écris ces jours-ci? est-ce que même j’écris ces jours-ci?
coucicouça, avouerais-je si je m’interrogeais à la lumière brutale de ma conscience, ligoté sur une chaise dans la salle frette et blanche, frette et blanche comme un lavabo de mon crâne,
humour noir à part, je ne suis ni prisonnier, ni malmené, encor moins exécuté, comme beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants le sont,
je suis libre,
certes dans une fiction sociale qui se gargarise du mot liberté pour aussitôt le recracher avec mépris et dégoût sur le plancher de ses prisons, fiction de plus en plus rébarbative, répressive, axée sur la désinformation qu’elle appelle ici communication, ailleurs propagande, jouissive de censure comme d’un tabou érotic, vive à écarter souvent avec violence toute parole critique, une fiction désorientée qui craque sous le poids monstrueux de ses marionettistes,
libre dans mon écriture, certes, cependant coucicouça,
de la poésie
tourne dans ma tête
fabuleuses métafores
en instances de sculpture
(pour le moment)
alors que tout est poésie
anges, démons et merveilles
de la prose défile dans ma caboche comme pixels potentiels que je peine à rassembler (pour le moment), alors que tout est prose, récits, paradoxes et mouvances,
libre dans un creux
en haut les étoiles
sous moi l’inconscient
et tous ses mythes
libre et vif, parfois à plat
en voyage dans l’univers
toujours devant derrière
têtu comme une spirale
en quête des mots justes
pour raconter l’immensité
le passage de l’humanité
dans le livre des galaxies
libre dans une vallée
au-dessus le rêve
en-dessous le réel
et ses torticolis
je vais vous dire, c’est parce que je suis distrait, ou me laisse distraire, par les nouvelles cacofonics du monde: l’humain au temps des robots, la dictature passée à l’Ouest, — la voyez-vous? elle est si confortable, — la souffrance des autres, meurtris saignés à blanc, l’horreur de l’enfance arrachée à la vie, hier, aujourd’hui, demain, dans le cirque obscène de notre faillite morale,
la peur dans nos crânes
la honte dans nos coeurs
le stress dans nos corps
l’ignominie dans notre âme
pourtant libre, je suis, comme vous, de laisser faire, de passer outre, de m’absoudre de nos péchés, de hausser les épaules et de me convaincre que même si je répétais encor et encor et tant qu’on m’en accorderait le loisir que nous sommes du côté du mal. du malaise et du malheur, que notre pensée à sens unic est en guerre contre le monde et contre elle-même, qu’elle ne parle de paix que pour mieux la pervertir, rien n’y ferait, ma voix ne porterait pas,
alors j’écris à la va-comme-je-me-pousse, dans la liberté entière de mon imaginaire, sans attente vraiment d’éveiller qui que ce soit, le rêve mortifère de notre fiction sociale est tellement obnubilant, j’y suis comme vous captif cependant que je me remue, en quelque sorte, pour le dénoncer et peut-être une fois n’est pas coutume toucherai-je un esprit,
libre en soi-même
tel qu’en moi-même
la parole éperdue
le geste hésitant
libre établi souvent faux
le pas lourd inversé
dans le bourbier des récits
et des paroles claires tues
en quête des aveux
qu’on ne veut pas entendre
la mise à nue des confessions
qu’on glisse sous le tapis
libre dans le théâtre
des cruelles pantomimes
du risible et de l’absurde
un pas de danse évité
coucicouça puisque les mots disent rarement ce qu’ils veulent dire et ne le disent souvent qu’en murmures blasfématoires, chuchotis impies ou alors paroles sacrilèges et cris accusateurs,
allez, tout n’est pas perdu, dansons sur un air de liberté, let’s Boogie With Stu, que j’avais déjà inscrit en bonus sur ma série musicale 33 consacrée à Led Zeppelin, pis m’a vous dire, j’en pince pour l’image de la femme in 1940s America, — ici les trois danseuses et Rita Hayworth, — galbe, cambrure, sensualité enjouée sans tapage et cette chevelure, les aminches, ces crinières…
p.s.: hier on célébrait la Journée internationale de la femme, ç’a passé vite, han? pfuit, c’est fini, on retourne à nos affaires pis on en parle plus, bizness as usual, malgré tout elles avancent, les femmes, ça va mieux pour certaines, ça continue d’aller mal pour beaucoup, mais elles avancent…
p.p.s.: et si la cupidité youtubienne vous fait des misères à cause que, parce que et ainsi soit-il (voir ici), ben, débrouillez-vous, je mets les liens à votre convenance, s’ils vous intéressent comme de raison, moi personnellement je contourne…
Fred Astaire et Rita ont l’air si heureux de danser, c’est beau ,parait si simple,naturel ,du film traduit mièvrement en Français « Ô ma charmante ».
époque moins torturée par les questionnements .
si pour vivre on doit penser , voir ,se tourner vers le passé (toujours mieux )il y a un truc qui cloche !
la journée de la femme … j’en peux plus des journées de XXX et les femmes font vraiment dans l’excessif .
le passé n’était pas nécessairement mieux, mais c’est vrai qu’on y jette un regard souvent nostalgique,
« There has never been the good old time, there’s only time. »
Kurt Vonnegut
ces journées pour ci pour ça ne servent finalement qu’à apaiser notre conscience, on y a pensé, peut-on claironner, puis on passe à autre chose
quand je me tourne trop vers le passé (pour mon cas surtout les années 25 /40 ,année d’explosions dans l’art , le « progrès » etc ) je pense à la santé ,aux opérations banales maintenant mais sous anesthésie , aux soins dentaires , à la pauvreté car les gens pauvres l’étaient vraiment .
les jours pour ci ou ça se succèdent , ne veulent plus rien dire sauf commercialement et/ou politiquement .
c’est pour ça que je dis nostalgie quand on regarde le passé, on n’en voit que l’image à travers le filtre du présent et on oublie trop souvent la réalité qui se cache derrière
Merci pour ces mots. En effet, à ce rythme-ci, on en a pour l’Éternité avant de s’humaniser… Peut-être est-ce même prétentieux (à tout le moins ‘prématuré’) de s’appeler ‘humain’… Et oui, malgré (ou ‘à cause’…) les nouvelles ’24/24’, « it registers less and less ». Comme s’il s’agissait de théâtre. Prends soin, mon ‘Johnny’. Au plaisir de reconnecter un jour de visu. 🙂
On se sent impuissant face au désordre actuel, submergé, dépassé; on en perd son sens critique. C’est du théâtre, en effet, un théâtre pour le moins funeste.
Porte-toi bien toi aussi.