nous émigrons, se prenons pour des stars
provoquons des ruées, s’inventons surpeuplés
s’attaquons à tous et les dévorons
coupables de séries de vols et de voltiges
rudoyés par du vent délavé
couverts d’effective poussière cendrée
nous errons dans les cervos rétifs
que nous soignons au tranchant du rasoir
nous foutons le feu à tous nos baisers
et déchirons les tatouages, appâts sur gages
palpables nous désunissons les secrets
et se frayons un chemin dans les âmes endurcies
et n’acceptons jamais la préférence à l’ôtre
mieux vaut des vierges drôles, prétendons-nous
titillées par des mamelons tout ossi drôles
mystifiés d’un rien nous s’élucidons com un fleuve
gonflé d’automnes
envoûtés et filandrés, reclus dans le mouvement
des geôles, nous se défendons malgré l’évidence
des cadavres et des lueurs corrosives