elle a accepté ton invitation, t’as payé pour les deux, un chocolat chaud avec un croissant pour elle, un café avec un chausson aux pommes pour toi, vous avez parlé musique, tu l’as invitée chez toi, elle avait encore une heure de libre,
elle voulait voir tes écrits sur ton ordinateur même si elle ne comprenait pas le français, ça l’épatait d’être en compagnie d’un écrivain, de constater le travail de corrections, de modifications, de refontes que ça impliquait avant d’aboutir au texte final,
et, com de raison, encor une fois, t’en démordais pas, tu t’es adonné à mentionner son parfum, tu t’es penché sur son poignet offert, tu tenais sa main tournée dans la tienne, tu as respiré, puis t’as pas pu t’en empêcher, t’as déposé un léger baiser dans sa paume, elle souriait quand t’as relevé la tête, t’as plongé dans son beau regard,
plus tard t’es allé attendre l’autobus avec elle au coin de la rue, tu lui as dit qu’elle grandissait en toi,
le lendemain t’es descendu de ton nuage,
il te fallait savoir, la situation était trop étrange, toi ancient, elle jeune, tu n’y voyais plus clair, alors tu lui as demandé ce qu’elle en pensait, de sortir avec toi, et t’as compris que t’étais qu’un vieux fou, tu t’étais monté un beau bateau, ah! tu le savais bien, c’est juste que pour un bout t’avais décidé de suspendre ta raison,
et tu l’as donc aimée à ce moment-là pour la douceur, la sensibilité et l’honnêteté de sa réponse,
tu tombes toujours en amour de la même façon, un beau jour tu rencontres un femme et ton coeur capte ses vibrations, t’en est pas conscient, ça se passe sous le radar, tu crois passer à autre chose mais t’es fait, t’es accroché, elle a germé en toi, un moment donné t’as pas le choix, tu te rends à l’évidence, t’es en amour,
c’est toujours com ça que ça se passe et c’est com ça que c’est arrivé avec elle, t’avais perçu l’intégrité de son coeur et ton esprit était parti à la rencontre du sien, son grand corps gêné t’étais tombé dans l’oeil et ta libido s’était mise à tourner à spin,
mais tu t’étais dit que non, t’étais trop vieux, elle était trop jeune, t’avais barré ton élan au cadenas, c’est ce jour qu’elle s’était parfumée que le cadenas a sauté,
t’es de retour chez toi, t’es seul, tu te tapes ton crash landing, ça va faire mal pour un bout de temps, mais t’en mourras pas, c’est pas la première fois que ton coeur prend une débarque,
bon, com tu l’as fait aujourd’hui tu vas la rassurer demain encor une fois, que tu la respectes et que tu reprends ta place, qu’elle est une femme adorable et merveilleuse, au coeur franc et clair, un bel être humain qui sait susciter un profond amour chez l’autre, qu’elle te sera toujours chère et que si elle ne peut t’aimer comme toi tu l’aimes elle vaut le coup que tu lui gardes ta tendre amitié,
tu l’aimeras toujours
ah, ciboère!
P.S.: … suis en mode de survie après crash landing … stop … m’apitoierai un bout sur mon sort … stop … histoire de mourir d’amour … stop … renaîtrai … stop … mais pas tout de suite … stop