ma langue, pas toujours courageuse, de ce fait irritable, presqu’intraitable, reste rebelle avec acharnement et belle parce que française, quoiqu’au pied du mur et dans un grand désordre,
j’essaie d’écrire mes mots sous toutes leurs faces com si je me prenais pour un Picasso de l’écriture, chu pas gêné, puis il était temps que j’arrive parce que l’écriture d’asteur suce et je vais vous expliquer encor une fois pourquoi,
c’est parce que l’écriture d’asteur se prend pour acquise, péché mortel!
elle manque d’affront, elle s’enlise dans le conventionnel, elle n’a pas de coeur au ventre, elle est pondue par des chickens qui marchent au ca$h,
moi, mes mots, je leur brasse la métafore, leur malmène le cliché, leur réarrange la comparaison et les raboute à tout vent, je m’amuse com un pirate maboul sur le bateau fantôme de ma langue jalouse pendant que les enfants n’ont pas de fun et qu’ils sèchent com de la morue salée le long de nos rivages mentaux,
d’où la difficulté d’écrire, d’où que je ne suis pas le Picasso de l’écriture, juste un annonceur com à la tv ou un profète dans le désert pour vous apprendre qu’il nous en viendra bien un(e) plus jeune, plus fol(le) pour nous révolutionner l’écriture et faire danser les bougalous,
je pense global, global humain, pas global corporatif, ça c’est de l’enflure, c’est le village global converti en centre d’achats, je pense race humaine et je me dis qu’il est grand temps qu’on songe à s’accorder les violons et à se redresser les priorités si on veut fouler le sol étoilé de notre cathédrale galaxic, puis parti com on est on n’est pas rendu,
je déroule mon écriture com un tapis de galets blanchis à l’os, ossi com un roulo de papier de toilette, je rameute mes mots com un berger ses moutons et un démon ses loups, je réinvente ma langue com un maniac pour la garrocher sur le monde com un dément, je suis l’antithèse de l’écrivain d’asteur, je suis le profète de malheur de l’écriture, son oizo de mauvais augure, son cauchemar com Obélix est celui des Romains,
je me crisse des conventions littéraires,
sauf celles qui ont l’heur de me plaire,
je sème des graines de conscience planétaire
dans la noosfère,
puis j’attends voèr,