les mots sont des dés à coudre, également des dés à jouer que je shake et que je lance dans l’azar de la page pour ne rien abolir,
le temps vole, les avions s’écrasent,
l’oeil en sang des enfants maltraités nous fixe com l’ Oeil de Dieu dans l’ Ancien Testament et sur le dollar américain,
les prisons mentales s’avèrent plus solides que les prisons de métal,
les clôtures se dressent dans nos têtes même quand elles ont l’air de nous séparer du voisin,
toulmonde vit et meurt dans la tête à toulmonde, com j’ai dit,
je suis un désert vif dans lequel poussent au matin après la pluie rare des fleurs bleues, délicates et poétics com celles qu’ Obélix va cueillir au pied du grand chêne pour Falbala et qui meurent séchées au grand soleil en plein midi com beaucoup d’enfants sous la lumière impitoyable de nos raisonnements,
j’équerre mes phrases de façon à ce qu’elles résistent à l’assaut répété du convenable et du préfabriqué, je trace mes métafores en méandres et à grand renfort de redondance pour donner lieu à l’inattendu, au non prédictil et au flash de liberté,
je suis un ensemble dérivant sur la mer à boire du réel et je demande pardon aux enfants en attendant qu’on fasse mieux,