(j’ai écrit ce petit texte pour la soirée littéraire organisée par Bertrand Nayet qui s’est tenue le 21 avril dernier à la Maison Gabrielle-Roy dans le cadre de la Journée internationale du livre et du droit d’auteur; la proposition : une courte nouvelle, 150 mots maximum, pas un mot de plus; le thème : au choix ou alors «bref»; le lancement de recueils de haïkus par le Kukaï Rouge, un groupe fondé et animé par Bertrand, faisait aussi partie de l’événement)
« monsieur Lachance! monsieur Lachance! »
j’étais sorti de la maison et j’avais traversé la cour à toute vitesse, il avait neigé la veille, sauté par-dessus la clôture qui nous séparait de la cour à monsieur Lachance, gravi les quelques marches de son balcon et sonné à sa porte,
c’est son épouse qui ouvrit,
« mon père veut tuer ma mère! » criai-je,
c’était le jour de ma fête, je venais d’avoir 8 ans, ma mère m’avait acheté un set d’imprimerie, mon père était revenu saoul du travail, la chicane avait pogné, c’est quand mon père, armé du couteau à pain, avait plaqué ma mère contre un mur en menaçant de lui trancher la gorge qu’elle m’avait dit d’aller chercher monsieur Lachance, ma tite soeur, mon ti frère, mon ami Pierre paniquaient dans le salon,
monsieur Lachance arrivait toujours à temps pour sauver les meubles,