Skip to content
le journal d'un miroir

le journal d'un miroir

je sème des pensées d'humanité dans les champs étoilés de la Voie Lactée

  • fictions
    • dimensions
    • déviations
    • déflexions
    • l’explication du monde
    • métro
    • on est romantic ou on l’est pas, sti!
    • série musicale
    • vlc!
    • pensées décapitées
  • fissures
  • fractales
    • l’oeil
      • ailé
      • arqué
      • fixé
    • l’âme
      • abords
      • aveux
      • ajouts
    • le sexe
      • attitudes
      • mensonges
      • motifs
  • fragments
  • l’auteur

nous finirons toustes à l’abattoir (3)

Posted on 2023-09-22 By Jean Aucun commentaire sur nous finirons toustes à l’abattoir (3)

crise sanitaire, crise écologique
crise économique, crise géopolitique
crises à répétition pour faire peur
(un·e internaute)
(à quoi j’ajoute) et soumettre

son frère est d’avis qu’elle est égocentric, qu’elle manque d’empathie, c’est vrai, égocentric, oui, et elle n’éprouve pas une grande attirance pour l’humain, mais elle n’est pas égoïste, elle partage si elle le peut, entre autres avec les itinérants qu’elle aide si elle a du change, quand elle en a, elle dit désolé sinon, toujours en souriant, son frère est pareil, lui c’est souvent des cigarettes à défaut de change, ses amies pareil, elles et lui les respectent, elle se sent proche d’eux, ils n’ont rien, elle n’est rien, et elle voit bien qu’une société qui se prétend civilisée et qui traîne la pauvreté dans sa foulée est un mensonge,
une fois, allant seule au supermarché sans savoir si elle y entrerait, un itinérant qu’elle avait déjà aidé tendait la main encor, elle ne pouvait pas, elle n’avait pas de change sur elle, elle en a de moins en moins souvent, tout fonctionne à la carte désormais, au qrcode, bientôt à la puce, toulmonde fiché, mais s’il le voulait elle lui ramèneait un sandwich et une bouteille d’eau du supermarché, oui, il n’avait pas mangé depuis un bon moment, au jambon le sandwich si possible, est-ce qu’il aimait les muffins? oui, aux raisins, bien,
elle n’avait plus le choix, elle ne pouvait pas reculer, rater son coup toute seule elle pouvait vivre avec, faire ça à un itinérant, non, elle serait revenue à lui piteuse, bredouillant des excuses, son anxiété, tu comprends, ou elle aurait fait un détour pour ne pas le rencontrer, espérant peut-être ne plus jamais le revoir, ce qui était improbable malgré les crochets inutiles auxquels elle se serait astreinte, il se déplaçait lui aussi, grotesque alternative et sa déloyauté l’aurait torturée,
elle lui a acheté deux sandwichs au jambon, deux bouteilles d’eau et deux muffins aux raisins,
pas qu’elle a beaucoup d’argent, elle ne travaille pas, elle est incapable de tenir un emploi, s’insérer dans la société pour relever son estime de soi et se sentir normale, ce à quoi l’avait encouragée un programme social auquel elle n’avait pas pu échapper quelques années plus tôt, ça la crispait et c’était nul, elle vit sur l’invalidité gouvernementale, ce n’est pas beaucoup et ça lui suffit, ça paie sa part dans l’appartement, son frère s’occupe du reste, il n’est pas trop regardant sur l’argent,
elle en fait un peu sur le côté en vendant son art numéric, elle crée au stylet sur une tablette grafic connectée à son ordinateur, son frère a payé les deux tiers de son électronic, elle s’est débrouillée pour payer la différence, elle ne vend pas beaucoup, son art n’est pas au goût du jour, pas d’humains dans ses tableaux, ni de paysages, son plus récent : un escalier en métal noir le long d’un mur en briques rouges vers une porte blanche entrouverte sur du bleu, le reste gris pâle comme si l’escalier, le mur et la porte se dressaient dans l’inexistant, son art de l’absence comme elle l’appelle, par contre elle a eu du succès avec ses bras de zombies comme tentacules de putrescence, c’est aussi loin qu’elle a été dans la représentation de l’humain,
elle brode aussi, des appliques, là elle se laisse aller aux motifs guimauves, bouquets de fleurs, scènes de contes de fées, petits animaux adorables, ça se vend bien, quoique pour le temps mis c’est moins payant que les tableaux et surtout moins satisfaisant,
et elle tricote, ça c’est pour elle, des mitaines, un foulard, elle s’est même tricotée un chandail, elle a un cartable bourré de patrons qu’elle avait déniché dans un magasin d’occasion, un thrift store comme on dit, elles y vont de temps en temps entre amies,
elle est sur médication, pas trop forte, sinon elle panique,

dimensions, entrées, fictions

Navigation des articles

Précédent 1 2 3 … 409 Suivant

L’humanité a un destin étoilé qu’il serait bien dommage de perdre sous le fardeau de la folie juvénile et des superstitions infondées.
Isaac Asimov

Liens de langues

CNRTL
Dictionnaire de l’Académie française
Dictionnaire québécois
Imago Mundi
L’Autofictif
Le clavier cannibale
Le journal de Tintin
Lexilogos
L’image sociale
Usito
Vocabulaire du capitaine Haddock

© Stepan Kapl - Shutterstock

Check Our Feed

Infolettre

Loading

Bonestell LLC reproduction.

La terre est bleue comme une orange.
Eluard

La lune est le soleil des statues.
Cocteau

Il est grand temps de rallumer les étoiles.
Apollinaire

Calypso © Michael Koelsch Modifications: Juliette Rayner

© Jean Chicoine

Pour tous les textes publiés sur ce blogue, sauf indication contraire.

Si vous détenez les droits sur une image ou une photo non créditée, veuillez m’en aviser afin qu’elle le soit — ou qu’elle soit retirée.

Copyright © 2023 le journal d'un miroir.

Powered by PressBook Dark WordPress theme