un bruit, un son, une musique
le timbre d’une voix, une intonation
une couleur, une nuance, une forme
la courbe d’un corps, un geste, un appel
l’angle d’un mur, la fuite d’un couloir
une ombre sur le pavé, un nuage ensoleillé
la lune sur un lac, la pluie sur un arbre
un sac oublié sur un banc, un rire, un pleur
tout, tout me ramène au passé
tout me projette dans l’ailleurs du temps
hors du présent
je bascule entre les réalités
je suis ici et je suis là-bas
là où j’étais il y a cent ans
là où j’étais il y a mille ans
il y a dix mille ans, il y a cent mille ans
un pied dans le présent, un pied dans le passé
mon être en défilade
dans le réseau infini de ma mémoire
palais babélesque aux escaliers relativistes
je perds l’équilibre
dans la réverbération de mes souvenirs
je suis funambule
sur la corde raide de ma durée
dans un vortex spatio-temporel vorace
cerf-volant balloté dans l’ouragan
de mon immortalité
ici et ailleurs dans l’éventail de mes occurences
déconnecté, décollé, décroché du temps
vagabond ahuri dans ma temporalité éclatée
dans ma géographie disloquée
nomade dans ma mémoire en miroirs
ne suis-je qu’un hallucié dans un asile de fous?
mais le monde est un asile de fous
mais si tu étais une IA très très avancée se prenant pour un homme , ou une projection holographique (et pourquoi pas tous les êtres humains ) , en aurais tu conscience ?
pour Stanislas Dehaene parlant de l’IA « La conscience est une petite couche de calcul supplémentaire ».
ou alors tu es un Pinocchio qui s’ignore 😀
es tu sur de ne pas être une IA qui a trop avalée de datas … et qui a conscience d’exister
je ne suis pas une IA, pas encore (!) mais je dis parfois que «non, je ne suis pas réellement ici, je ne suis qu’une projection holographique»
ce que je crois avoir déjà mentionné dans un passé plus ou moins éloigné