Two possibilities exist: either we are alone in the Universe or we are not. Both are equally terrifying.
Arthur C Clarke
Il existe deux possibilités : soit nous sommes seuls dans l’Univers, soit nous ne le sommes pas. Les deux sont aussi terrifiantes l’une que l’autre.
voilà, j’accroche le temps à la patère d’un trou noir, j’enfourche mon bpc et je pars à ma recherche dans l’immensité galaxic, pas que je m’y sois perdu, bien au contraire, j’y suis onde et particule dans l’espace-temps élastic, toujours au même endroit qui n’est jamais le même, ici et ailleurs et partout et nulle part, toujours en déplacement dans le centre inertiel de mon être, immobile dans le mouvement, en déplacement sur place,
et je me retrouve là où je ne m’attendais pas, me rejoins dans l’espace qui nous sépare et redeviens ce que nous sommes dans le miroir de mon imaginaire, là où je suis alors même que je n’y suis déjà plus, étant donné que l’univers se multiplie en lui-même par rhizomes et branches comme une chorégrafie de fractals pourtant jamais tout à fait semblables,
j’arrête de pédaler, je dois reprendre mon souffle, c’est que j’ai roulé sur des années-lumiềre de sentiers stellaires, j’accote mon bpc au mur d’un astéroïde, me désaltère auprès d’une fontaine virtuelle, grimpe sur une aspérité pour m’y assoir et allonge un oeil au-dessus d’un bras galaxic pour regarder passer le temps accroché à la patère du trou noir,
l’espace a mis les voiles
sur l’océan de nos pensées
j’ai tout le temps devant moi, j’ai tout le temps derrière moi, je suis l’espace au coeur de mon existence, je suis ici, je suis là-bas, je suis avant, je suis après, je suis maintenant dans la fluidité du moment, je suis alors dans l’évanescence de l’immuable, déjà passé et à venir dans la poussière des constellations,
je compte les étoiles comme autant de grains de sable sur la plage du déjà vu et de ce qu’il reste à voir, d’un geste du doigt je fais tourner les galaxies comme autant de toupies métafysics, d’une main je soupèse le vide intergalaxic, de l’autre le vide quantic, en équilibre entre ces deux incommensurables, vide moi-même dans la plénitude de mon être, saturé de vie dans le vacant de l’univers,
puis je reprends ma course, ma conscience une lanterne sur l’infini, le temps toujours suspendu à la patère du trou noir poursuit la sienne dans toutes les dimensions spatiales,
bpc : bécik à pédales cosmic
ouh là là, tu voles trop haut pour moi qui reste accrochée à la terre ,regardant seulement les étoiles en levant la tête .
Hawkwind et son « Space Is Deep » est parfait pour cette page
ah! ces envolées dans la Voie Lactée! elles sont libératrices