« Look, a golden winged ship is passing my way. »
Jimi Hendrix, Castles Made Of Sand
j’ai mal à la conscience du monde
je souffre de son imaginaire algorithmé
de son coeur ratatiné, de sa pensée bombardée
de son corps falsifié, de son âme momifiée
censure comme pieuvre, propagande à grand spectacle
le cirque de la malhonnêteté sur toutes les pistes
les bouffons du mensonge sur la corde raide
les soldats bien rangés en renfort des profètes de rien
la liberté a quitté le village global
s’en est allée se ressourcer dans le coeur des étoiles
et dans le noyo de nos cellules
fantôme dans le chaos, mémoire de renaissance
rien ne tient plus, tout part à vau-l’eau
je vacille avec le monde au bord du précipice
quelle fascination! quelle emprise! quel sex appeal, ce gouffre!
on s’y laisserait choir pour le plaisir de hurler de terreur
et pourtant, moi, que fais-je, sinon m’accrocher à la lune
me mirer à contre-courant de nos reflets d’humanité
harnacher un rayon de soleil pour éclairer notre noirceur
malgré la peine que j’ai de nous voir périr
j’aurais mis la chanson d’Hendrix, mais on a pas le droit dixit les ayants droit, alors voici le troisième mouvement du Concerto brandebourgeois No. 3 de J.S. Bach interprété par Voices of Music comme métafore inversée et perverse de notre course de pantins décérébrés vers le mur de notre intransigeance