tiens, un crochet du côté des écrivaines, Simone de Beauvoir d’abord, que lui dirais-je? ceci, à savoir que Jean-Paul Sartre a une face de poisson et que la filosofie, com j’ai dit ailleurs, c’est pour les mentals, ça sert à fabriquer des idées pour exploiter son prochain, je lui aurais ossi appris qu’il a fallu que je me retrouve du côté anglais du Canada pour comprendre la dédicace au Castor, j’aurais conclu en lui assurant que si elle veut me montrer ses totons, pas de problème, je vais regarder,
Gertrude Stein ensuite, elle, je ne la voisinerais pas trop souvent pour ne pas la déranger, on ne dérange pas une écrivaine qui rameute ses mots pour réinventer sa langue pour refaire le monde, mais si elle m’invitait je lui raconterais la fois que ma blonde Donna, sournoise Donna, issue d’une famille francofone virée anglofone, qui refusait de dire un seul mot du peu de français qu’il lui restait de peur que je me moque d’elle, avait ri de moi parce que j’avais prononcé Djeurtroude au lieu de Gueurtroud, moi l’enthousiaste qui venait de lire Stein en version originale anglaise, elle avait ri de bon coeur et ça m’avait blessé, je lui confierais, à madame Stein, que c’est dans ses livres que j’ai pris l’habitude d’écrire à répétition, pis si elle était game de se flanquer tounue dans son salon, je ferais de même juste pour le plaisir,
finalement, si c’était Marie Uguay, qui est venue faire son petit tour fantomatic dans la forêt du langage, je lui dirais que sa poésie est touchante com un vol d’ange et rafraîchissante com une fontaine et pourquoi qu’on en jaserait pas un ti bout en tenue minimale?
Tout s’ouvre sur la mer
et s’étale jusqu’à l’essoufflement du paysage
Du plus profond émerge chaque vague
comme un chant séculier
Marie Uguay, Poèmes
ah ben là tu m »épates ! vouloir voir les totons de Simone faudrait beau voir !
Marie Uguay désolée je connais pas
Marie Uguay, née à Montréal en 1955, décédée à Montréal en 1981 à l’âge de 26 ans, une « étoile filante » dans le paysage littéraire québécois, elle n’a publié que deux recueils de poésie de son vivant, un troisième est paru à titre posthume,
elle avait notre âge, on la connaissait de réputaion,
elle veille sur Douga comme une poétesse fantomatique dans mon roman la forêt du langage, pages 49-51
Douga, c’est la fille d’une mère réfugiée au Canada durant la guerre de Bosnie-Herzégovine dans les années 90, la mère est arrivée au Canada enceinte de Douga et avec un fils en bas âge dans les bras, le père avait péri dans la guerre, je l’ai connue au début des années 2000, elle venait au parc du Fort Rouge avec son fils, maintenant âgé d’une dizaine d’années, et sa fille Douga, qui avait alors 5 ou 6 ans, moi j’étais avec Juliette, elle avait 3-4 ans, Douga était telle que Marie Uguay la décrit dans mon roman, la mère, elle, pour te dire les effets psychologiques de la guerre, rentrait la tête dans le cou chaque fois qu’elle entendait un avion passer dans le ciel, un réflexe de bombardée…
je ne connaissais pas tout son parcours merci
bien sur que le stress ressenti par la mère doit imprégner l’enfant à naitre , la musique qu’une mère écoute doit aussi changer son oreille musicale et son gout pour la musique