qu’est-ce que j’ai eu encor com voisines?
ah oui! ma voisine irréelle qui me chuchotait que par l’oblic des saisons les mères parsèment les rues et les ruelles de lambeaux d’enfants en chantant le symbolisme des murs et des bâtisses, qui me murmurait que des courants de malaise dérivent dans les boyaux de circulation pendant que des pensées radicales s’aventurent sur des voies de diamant, pointues com la peau les pensées, me soufflait-elle, et conditionnelles par la bande et par le piétinement à l’osmose et à l’infiltration, qui me susurrait que l’espace-temps est à cheval, à rebours et à cran sur la spirale des feelings et voilà-t-y pas, marmottait-elle en riant sous cape, que la confusion glisse sur les universaux lesquels en retour en remettent,
ou ma voisine imaginaire, elle affirmait que nous tendons tous les pièges, que nous rattrapons tous les retards, que nous pointons dans toutes les directions, que nous descellons tous les secrets, que nous chantons sur tous les tons, que nous s’excitons d’un rien et que nous se reniflons le sexe bon an mal an, elle prétendait que longtemps d’avance nous soms des paranoïaques éperdument rétrospectifs, que nous déambulons sur des plages désertes en écrasant les trous alors même que nous prétendons plonger le regard dans l’indécis, là où tout prend racine, expliquait-elle, là où rien ne se résout, com une absence par effet de personnes, là où les cycles raniment les coeurs com autant de saisons affolées, elle déclamait, taquine, en jouant du hautbois pendant que le paysage nous dégoulinait sur la peau, que nous soms écritures fragmées, nous ouvrons une parenthèse pour ossitôt la refermer, que nous soms miroirs (c’est une évidence), nous voyons tout et nos reflets en perdent le nord, elle concluait en poétisant sur les éclairs bleus de l’avenir qui rougissent au contact des chairs et sur la lueur verte com un appel de l’océan immémoriel, nous soms, insistait-elle, des mondes en circulation, des agglomérations qui se substantifions la continuité com on dirait que nous se passons la rondelle sur la patinoire des générations, hep! puis elle s’arrêtait de parler,
ou ma voisine de balcon, toute vaporeuse et éthérée, qui un soir mauve m’a montré les fleurs qui penchaient la tête, curieuses, vers le soleil qui s’en allait se coucher, lui, violet, puis, à l’aube, dans la rosée bleutée, qui se redressaient, hardies, au soleil qui s’en revenait, lui, orange,
dis donc t’en a eu des voisines tarabiscotées ! elles étaient toutes à jeun tes voisines là ah ah
à jeun ou pas elles se tarabiscotent la langue poétique et philosophique, ces voisines virtuelles