The Doctor (Matt Smith) (pointing to frozen Abigail Pettigrew): Who’s she?
Kazran Sardick (Michael Gambon): Nobody important.
The Doctor: Nobody important? Blimey, that’s amazing. You know that in nine hundred years in time and space and I’ve never met anybody who wasn’t important before.
Doctor Who, A Christmas Carol
l’écriture m’obsède, écrire jusqu’à ce que mort s’ensuive, pis continuer d’écrire dans l’immatériel com un fantôme dépité, mais écrire quoi? le pourquoi ne se pose même pas, mais quoi écrire? sur quoi? à propos de quoi? je réponds sur rien s’il le faut, à propos de n’importe quoi si pas autrement, com la fois que j’ai cessé de fumer une demi-journée au bout de quoi je me suis dit, «ah! pis, d’ la marde!» et m’en suis allumé une, ou la fois que j’ai été projeté hors d’une voiture, le monde a tourné à l’envers et ma première réaction au sol fut de retrouver mes lunettes, tiens, je vais vous raconter, j’étais à bord d’une Gremlin, très laid com char, on s’en allait travailler, me souviens plus du nom du conducteur, appelons-le Sam, c’était l’auto à sa blonde, il pleut, la route est sinueuse, Sam attaque une courbe trop vite, les pneus acrrochent le gravier en bordure de la route et l’auto entame un tête-à-queue allongé, deux 18 roues se matérialisent sur l’autre voie, le premier accélère, le second décélère, sa grille Mack fonce vers moi au ralenti, on glisse de justesse, l’auto grimpe sur un terrain et stoppe contre une souche, j’ai été éjecté de mon siège, ma tête a pété la vitre, mes côtes ont poqué la portière, pas de ceinture de sécurité dans ce temps-là, j’ai fait un tour complet sur moi-même et suis retombé sur le cul, le pilote du Mack se hâtait vers nous, je lui demandai s’il avait vu mes lunettes, la madame sur le terrain de laquelle on avait atterri sortait sur son balcon, elle nous a recueilli Sam et moi dans sa cuisine en attendant les secours, le pilote du Mack avait laissé ses coordonnées au cas où et avait repris la route, la madame avait préparé du café, j’avais retrouvé mes lunettes, j’avais mal au côté droit, Sam s’était cassé un doigt sur le volant, rien de bien grave, tout était cool, et au moment où j’ai pris ma tasse je me suis mis à trembler si violemment de tout le corps que j’ai fait un dégât sur la table, puis j’ai bu mon café en fumant une bonne cigarette relax après que la madame eut nettoyé et rempli à nouveau ma tasse, ou la fois que je me suis cassé le poignet gauche en tombant d’un arbre dans la cour chez nous, j’ai pas pleuré, j’avais dix ou onze ans, j’étais tof, ma mère était au travail, la gardienne n’a pas paniqué, un policier a immobilisé mon bras dans une attelle, je m’étais pas lamenté une seule fois, j’étais un brave petit bonhom m’avait-il dit, mais aussitôt que ma mère apparue dans le couloir de l’hôpital j’ai éclaté en larmes, ce fut un déluge, ou la fois que et je pourrais écrire com ça jusque dans la singularité d’un trou noir sans jamais aboutir, je vous raconterais mes amours de jeunesse, ma première blonde s’appelait Rachel, Rachel Rocher, ou Desrochers, la mémoire est un fluide kromatic, elle était rousse, on s’est aimé l’été de nos six ans main dans la main dans la ruelle, je restais d’un côté, elle de l’autre, on s’émerveillait des orages électrics à l’abri sous un auvent, les bourrasques nous mouillaient, pas grave, et ces après-midis ensoleillés penchés sur nos livres à colorier dans des marches d’escalier, un jour, ou une nuit, quand je serai encor plus vieux, peut-être au seuil de la mort, je la reverrai sûrement telle qu’elle était quand j’y étais moi aussi, la mémoire est une spirale polyfonic, puis je parlerais de Suzanne Bellerose, ma deuxième blonde, on écoutait Michelle des Beatles joue contre joue, j’ai dansé mon premier vrai slow avec elle com je le raconte dans de l’analogic au numéric et retour, où j’avance qu’on avions douze ans, plutôt treize ou quatorze maintenant que j’y réfléchis, et ainsi de suite et peut-être vous en parlerai-je, de ça ou de n’importe quoi d’autre puisque le but est d’écrire, qu’à cela ne tienne si ça en vaut ou non la chandelle, l’acte d’écrire se suffit à lui-même, le vortex de l’écriture m’aspire, je tourbillonne et pivote et virevolte dans une tornade de mots com un cerf-volant pas de corde, com la fois, je devais avoir quatre ou cinq ans, que j’ai dit «bonjour, monsieur,» à mon père qui se rasait dans la chambre de bain avant de le reconnaître, il a raté l’appel et je suis devenu mère dans mon étoffe de père et je tisse des métafores dans la tapisserie de mon style déplié en bloc, mais le vent souffle, une bourrasque retrousse la tapisserie com une jupe et je m’enroule dans la vision de jambes dévoilées com un tapis usé qu’on retire du plancher, je suis un miroir et je me regarde naître et vivre et mourir dans le kaléidoscope tralfamadorien de mon existence, c’est pour ça que j’écris, pour me remettre les idées à l’envers, pour remonter le temps par en avant, pour éparpiller des éclats de sens dans les couloirs mobiles de nos fictions sociales, ainsi longtemps je disais aux premières rencontres en les saluant du doigt «je te redonne ta liberté,» plus souvent en anglais «I give you back your freedom,» vu qu’on était au Village Osborne, histoire de les soulager un moment de l’emprise du monde, et jamais, jamais écrire normal,
Katherine Jenkins, Abigail’s Song
elle interprète le rôle d’Abigail Pettigrew et cette chanson dans l’épisode cité ci-haut
ah ah réflexe typique des bigleux ….tout s’écroule mais les lunettes d’abord !! j’entends mieux avec mes lunettes même dans le noir 😀
oui vas y écris ..
ah Matt Smith est quand même un de mes Doctors préféré .si les paroles sont fortes ,la mise en scéne est légèrement pompeuse .
ouais, les lunettes d’abord
Smith et Eccleston : mes deux Doctors préférés, Eccleston un peu plus que Smith
Smith est plus jeune fou que Eccleston plus sombre avec une faille inconnue qui le rend sans doute un peu plus fragile .
doit t’on oublier pour autant Tennant ? non , il a aussi marqué la série par son humour et son look so british ,et il est très classe !
Smith le farfelu, le gesticuleux, Eccleston le sombre, le coupable, et bien sûr on n’oublie pas Tennant, le préféré de ces dames, le plus humain des Doctors, on n’oublie pas Capaldi non plus qui a donné au personnage un air de sagesse teintée d’ironie
on passe Jodie Whittaker sous silence, elle aurait pu être une Doctor mémorable, mais Chibnall a complètement déruit la série avec des scénarios insipides et une idéologie irrespectueuse de la mythologie whovienne
Oui je suis d’accord, écris, écris, encore et toujours comme ça te vient dans la tête ou par la main, j’aime !
L’inspiration vient en écrivant.