6) nos fictions sociales contemporaines ne sont pas nécessairement de l’ordre du plus bête au plus smat comparées à celles de nos prédécesseurs, ce n’est pas parce qu’on a débarqué sur la Lune qu’on est plus intelligent, on a plus de tecnic, c’est sûr, et j’en suis bien aise com toulmonde, mais nos prédécesseurs ont eu à démontrer ôtan d’intelligence et de créativité que nous, sinon plus parce que munis d’outils primaires, en fait je pense qu’on est plus débiles parce que robotisés,
7) la grandeur et le sacré du monde nous effraient, le monde dans toute sa beauté durable et passagère nous terrifie, sa relativité inscrite dans son allure d’absolu com un totem dans un castor nous fatigue, la pensée que le relatif mijote com un ingrédient de base dans la soupe de l’absolu et qu’inversement l’absolu baigne com une patate frite dans l’huile du relatif nous démanche et nous irrite le sens de l’être,
8) toujours est-il que cette idée de la spirale, ce motif, ce thème, ce vecteur, ce fil d’ariane dans le labyrinthe de mon cervo, cette image, cette métafore me serre dans ses anneaux mobiles depuis mon adolescence et m’a inspiré, c’est un bien grand mot, tout au long de ma vie d’écrivain, ossi un bien grand mot, me considérant écrivain plutôt raté qu’accompli,
« t’es une spirale, sti! » lançais-je au monde, du temps que j’étais jeune et fringant, et mon écriture elle-même a pris l’allure d’une spirale, ou plutôt d’un vortex, ou plutôt d’un maelstrom de mots raboutés les uns aux ôtres com des commerciaux à la télé pour tenter d’y voir clair, ou plutôt d’y voir, ou plutôt d’ivoire, puis je m’en vais vous le démontrer, com suit :
qu’il faudrait se répéter qu’on est tous et toutes soumis(e)s aux mêmes lois du sacrifice, que nos autels saignent dans nos églises et blanchissent dans nos banques, qu’ensuite, une fois qu’on se l’aurons répété pendant cent sept ans, que peut-être on finirons par comprendre que tout ça se passe dans la tête à toulmonde, laquelle est dans la noosfère qui est dans la tête à toulmonde,