À la nue accablante tu
Basse de basalte et de laves
À même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu
Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
Suprême une entre les épaves
Abolit le mât dévêtu
Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
Tout l’abîme vain éployé
Dans le si blanc cheveu qui traîne
Avarement aura noyé
Le flanc enfant d’une sirène
Stéphane Mallarmé, à la nue accablante tu
m’écriture est unic, complexe et multiple, similaire et parallèle, elle est magic et fantaisiste, elle prend souvent la tangente et se prend parfois pour une ôtre tant qu’elle reste elle-même, perpendiculaire aux continents, ronde com le monde, à géométrie variable, elle est personnelle, sociable mais chérissant sa solitude, à contre-courant du collectif avec quoi elle partage quand même quelques vecteurs, aigle au ciel, étoile filante, elle est sombre com le fond de la terre, là où les rizhomes se remémorent le passé et envisagent l’avenir, elle est singulière, obstinée avec humour, elle se monte des bateaux sachant que la mer les engloutira tous, se raconte des histoires, y croit même! et se met en scène sans complexe, dévergondée, sachant que le temps les effacera toutes,
m’écriture est music, table des matières, menu du jour, elle dit tout, ne cache rien et ment com une polichinelle sans ficelles, elle vous veut du mal, elle a honte de nous tous, de nos vices, de nos péchés, de notre cruauté, com vous elle est coupable de n’avoir pas changé le monde, mais le monde change et elle en est partie prenante, rouage dans la mécanic du désordre, en porte-à-faux dans les couloirs du réel, qui ne l’est jamais tout à fait, le réel est miroir, piste cyclable, jeu de rôles, elle vous veut du bien aussi, elle est généreuse et compatissante, jusqu’à un certain point, y a des limites, une frontière au coeur à ne pas franchir, une zone interdite au verdict malsain, elle compatit à votre douleur, y reconnaît la sienne et n’engage que sa misère com garantie de la vôtre, et rigole de vous imaginer sourire ou grimacer sur sa prose,
m’écriture est une bande dessinée qui se prend au sérieux, un essai théoric qui lève la patte sur un air bohème, elle refuse de se laisser embrigader par le discours dominant du monde, discours à voie unic (one way sur cul-de-sac) dans la reproduction et la propagation de ses éventails à la mode du jour, elle rejette cadr’ & formalités, boît’ & procédures pour raison d’insanité et par esprit de bottine, elle est roman qui s’écrit dans l’absence, poésie com chair d’âme clouée aux murs de nos péchés et de notre indifférence, elle est cinéma sans caméra, prise sur le vif, affublée de caricatures, improvisée sur ses gardes, elle est théâtre aux mille personnages sans maquillages, clones différenciés en fonctions imprécises, somme toute aléatoires, elle est peinture en mouvement, elle danse dans les airs telle une funambule sans fil et rampe esseulée sur le plancher des mises en scène omises,
m’écriture est un dictionnaire à l’ortograf dépolarisée, une grammaire qui se respecte, une syntaxe qui se rit de la circulation, le relevé des charges dont nous sommes toustes coupables, elle accuse autrui la main au coeur pour faire semblant, la main aux fesses pour faire grivois, se pointe du doigt — qui, moi? — si tant est qu’elle s’identifie à ses reflets et s’admet dans le méandre de ses reliefs, une encyclopédie surréaliste à dimensions plurielles com un jeu de cartes truqué, un cahier de notes dans lequel elle se jette ne sachant comment s’y prendre, l’encre transparente et le stylo à la tempe, quoique maintenant elle est surtout pixels, article dans la toile des arbres aux oubliette, alinéa sur l’écran des minéraux rares convoités, elle est romantic et très cynic, synthétic et voilà le hic,
Hawkwind, Spirit of the Age