nous nous prenons au sérieux sans bon sens, nous ôtres, les gâtés du monde civilisé, pendant que l’enfant rit jaune, mais nos jobs, là, nos fonctions, nos positions, nos standings, nos modes, nos chars, nos bebelles, nos gadgets, nos effets spéciaux, ça vaut totalement rien si pour que ça arrive un enfant doit en souffrir, surtout aux jours d’aujourd’hui, considérant qu’avec notre connaissance, notre expérience et notre savoir-faire collectifs et les outils désormais à notre disposition, il n’existe plus ôcune raison valable pour qu’un seul enfant de la planète souffre encor de la faim et de la soif, pour ne nommer que ces deux plaies hideuses, plus ôcune raison valable,
on va y parvenir, à cette étape dans l’évolution de l’humanité, lorsqu’il sera indéfendable, voire impensable, de ne pas nourrir toulmonde, mais j’ai bien l’impression qu’on en a encor pour un bout avec l’ère actuelle, si on ne s’extermine pas avant, une ère d’humanisme déshumanisé, corporative et guerrière, à reflets discordants et furtifs, où le conflit est humanitaire et le tir amical, où l’enfant abîmé devient dommage collatéral et le recul des acquis sociaux moralement acceptable, puisque les intérêts financiers convergent en priorité,
on n’est pas sorti de l’impasse,