je passe à l’abordage des mots com un pirate assoiffé de sang, je les dépouille com un bandit de grand chemin, je les traque com un boss de la mafia, je les épie com un espion invésib, je les observe com un indien camouflé et je leur saute dessus com un terroriste affolé,
ma langue est dans tous ses états, je lui tourne ôtour com un amant jaloux, je la sniffe com un chien sa chienne, je la travaille sans répit com un obsédé sexuel, j’écris dans le vif du sujet et à vif dans le sujet, au premier degré et aux cent ékos, sans filet,
mes clichés font les clowns, mes comparaisons me manquent de respect, mes métafores filent toutes voiles dehors sur la mer à boire du langage, même mon ortograf qui me donne du fil à retordre, néanmoins mon sort, ôcun doute là-dessus, reste toujours plus enviable que celui d’un enfant qu’on massacre,
que mon écriture ne fitte pas dans le décor, mais je m’en crisse!
du moment que j’écrivisse,
ma langue est organic générative, pas mécanic à pitons, elle plonge ses racines dans la noosfère com on a tous et toutes nos racines plantées dans la Terre et com on ne laisse guère le temps à beaucoup d’enfants de pousser les leurs,